Henri LeServiable, un homme bon comme la vie. Tous les habitants du village de Saint-Guillaume étaient très attachés à lui. C’est qu’Henri s’était vite rendu indispensable pour tous les agriculteurs de la petite campagne. Henri adorait plus que tout au monde aider ces amoureux de la terre, puisqu’il en était un lui aussi, sans contredit.
Mais, le jour de son 60e anniversaire, tout bascula.
Pendant qu’il faisait les foins avec le nouveau tracteur de Ti-Jacques Samson, une fausse manœuvre l’a fait s’enliser dans la rivière.Si bien, qu’une pelle mécanique fut nécessaire pour le sortir de là. Le nouvel engin de Ti-Jacques Sampson était une perte totale.
La semaine suivante, une réparation qui tourna mal inonda complètement la bergerie d’Ange-Albert. Tout ça, pour régler un problème de plomberie…
Heureusement que tous ces producteurs avaient bien été conseillés par leur courtier et qu’ils étaient bien assurés.Cependant, ce fut la goutte qui fit déborder le vase. À partir de ce jour, ayant peur de causer d’autres malheurs, Henri accrocha sa casquette et décida ne plus jamais offrir son aide, et ce, malgré les demandes insistantes de plusieurs producteurs. 
Par un bel après-midi d’été, Henri était étendu dans un champ fixant les nuages et réfléchissant à son avenir. Ne pouvant plus faire ce qu’il aimait plus que tout, Henri était devenu l’homme le plus malheureux de la terre.
Soudain, il entendit des pas s’approcher. Un homme souriant se dressa devant lui, un brin de foin entre les dents :
- Hey l’ami! Pourquoi tu broies du noir par un si bel après-midi ?
Un peu étonné par cette question si directe, Henri répondit :
- Je ne me sens plus en confiance d’aider les agriculteurs de mon village. Tout ce que je touche se transforme en malheur.
– Si tu veux, je pourrais t’aider.Moi, c’est Arthur LeRassurant.Je suis très habile de mes mains et je m’y connais bien en agriculture. Ensemble, on ferait une bonne équipe.
Grâce à la présence rassurante d’Arthur à ses côtés, Henri reprit confiance en lui. Les deux amis travaillèrent d’arrache-pied pour aider les agriculteurs du village.
Cette année-là, la saison des récoltes fut mémorable. Heureux comme jamais devant leur repas de Noël, Henri et Arthur décidèrent de faire équipe pour bien des années encore.
